En septembre 2018, les camps de réfugiés en Ouganda ont dressé un tableau mitigé de l'état des soins de santé. Si des avancées significatives ont été enregistrées dans certains domaines, des défis ont persisté, reflétant la complexité de la prestation de soins médicaux dans de tels environnements. Examinons en profondeur la situation des soins de santé dans ces campements.
Consultations externes (OPD)
Les établissements de santé des colonies ont effectué 192 723 consultations en septembre, 80 % d'entre elles étant destinées aux réfugiés et 20 % à la population d'accueil. Ce volume élevé met en évidence les immenses besoins des communautés de réfugiés en matière de soins de santé. En moyenne, chaque clinicien a traité 45 consultations par jour, soit un peu moins que la norme de 50. Cela suggère un nombre élevé de patients, ce qui indique un manque de personnel ou une forte demande de services médicaux.
Principales causes de morbidité
Les cinq principaux problèmes de santé sont les suivants
- Paludisme (30,3 %): Cette situation reflète le caractère endémique du paludisme en Ouganda, aggravé par les conditions de vie dans les camps de réfugiés qui favorisent souvent la prolifération des moustiques.
- Infections des voies respiratoires supérieures (IVRS, 18,4 %): Les conditions de vie surpeuplées et l'accès limité à l'air pur et à une ventilation adéquate contribuent à ce pourcentage élevé.
- Infections des voies respiratoires inférieures (IVRI, 8,3 %): Semblables aux IVRS, ces infections sont dues à des facteurs environnementaux et peuvent être plus graves.
- Maladies de la peau (7,6 %): Les mauvaises conditions d'hygiène et la promiscuité facilitent la propagation des infections cutanées.
- Diarrhée aqueuse (4,2 %): Les problèmes de qualité de l'eau et d'assainissement sont à l'origine de cette affection, particulièrement dangereuse pour les enfants en raison du risque de déshydratation sévère.
Services aux patients hospitalisés et orientations
En septembre, 10 393 patients ont été admis en hospitalisation, les réfugiés représentant 74 % de ces admissions. Le taux d'hospitalisation était de 59 et le taux d'occupation des lits de 69 %, ce qui indique que le système de santé est bien utilisé. En outre, 2 081 renvois vers des établissements de soins de niveau supérieur démontrent la capacité du réseau à prendre en charge des cas graves ou complexes.
Santé reproductive
Les services de santé maternelle ont donné des résultats prometteurs :
- Livraisons qualifiées95% des accouchements ont été assistés par des professionnels de la santé qualifiés, ce qui est essentiel pour réduire la mortalité maternelle et infantile.
- Test de dépistage du VIH87% des mères ont subi un test de dépistage du VIH lors des soins prénatals, essentiels pour prévenir la transmission de la mère à l'enfant.
- Naissances vivantes: 3 882 naissances vivantes ont été enregistrées, dont 65% de réfugiées. Le taux élevé de consultations prénatales terminées (86%) indique une bonne utilisation des services de santé maternelle.
Nutrition et vaccination
La malnutrition reste préoccupante, avec 1 204 cas de malnutrition modérée et 75 cas de malnutrition sévère. Toutefois, les taux de guérison sont élevés, avec 84,6 % pour le programme d'alimentation supplémentaire (SFP) et 71 % pour les soins thérapeutiques intensifs (ITC). Les campagnes de vaccination ont été solides, avec un nombre important de personnes vaccinées contre la rougeole, la polio et d'autres maladies, réduisant ainsi le risque d'épidémies.
Surveillance des maladies et gestion des épidémies
Le système de surveillance a été renforcé en raison de l'épidémie d'Ebola dans la RDC voisine, avec des dépistages quotidiens pour les nouveaux arrivants. Aucun cas d'Ebola n'a été signalé en Ouganda à la fin du mois de septembre 2018, ce qui témoigne de l'efficacité des mesures de prévention. Cependant, il y avait 79 cas suspects de rougeole, soulignant la vulnérabilité continue aux maladies évitables par la vaccination.
VIH/SIDA et tuberculose (TB)
Au total, 17 078 personnes ont subi un test de dépistage du VIH, dont 334 se sont révélées positives. Tous les cas positifs ont été pris en charge et 15 668 personnes étaient sous traitement antirétroviral, ce qui témoigne de l'existence d'un solide programme de gestion du VIH/sida. La majorité des cas de VIH (64 %) concernaient la population d'accueil, ce qui témoigne de problèmes de santé plus généraux au sein de la communauté.
Taux de mortalité
Les indicateurs de mortalité se situaient dans des normes acceptables :
- Taux de mortalité brut (CMR): 0,1 (norme : <0,75)
- Taux de mortalité des moins de 5 ans (TMM5): 0,23 (norme : <1,5)
- Taux de mortalité infantile: 10,8 (standard : <20)
Ces faibles taux de mortalité suggèrent des interventions de santé efficaces et des soins d'urgence accessibles, bien que des efforts continus soient nécessaires pour maintenir et améliorer ces résultats.
La malnutrition reste préoccupante, avec 1 204 cas de malnutrition modérée et 75 cas de malnutrition sévère. Toutefois, les taux de guérison sont élevés, avec 84,6 % pour le programme d'alimentation supplémentaire (SFP) et 71 % pour les soins thérapeutiques intensifs (ITC). Les campagnes de vaccination ont été solides, avec un nombre important de personnes vaccinées contre la rougeole, la polio et d'autres maladies, réduisant ainsi le risque d'épidémies.